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S'attaquant au 11 septembre, Jonathan Safran Foer ne cède pas pour autant aux clichés. Ce livre fouille dans la multitude en catalepsie, cherche des corps qui bougent encore. Les questionne, les raisonne. Les amuse et les fait pleurer. Mais JSF ne se met pas dans les tours. Il fait évoluer son personnage à l'extérieur. Et l'envoie quérir autre chose qu'un souvenir enfoui.

"Les enfants s'échappèrent réellement dans le double fond d'une voiture à cheval, par exemple. Cet épisode semble le plus romanesque, et pourtant il est authentique. Je le sais depuis toujours. Quand on vous raconte une histoire pareille, à quatre ans, votre imagination s'enflamme, vous vous demandez comment on a pu aménager la voiture, etc. La façon dont la voiture parvint à entrer dans le camp, cela en revanche j'ai dû l'inventer."

L'Année du mensonge traite des mensonges que chacun s'invente, soit. Cependant le livre évoque aussi toutes les vérités qui échappent lorsque l'une d'elles - seulement - est retenue. Ni mosaïque contemporaine kaléidoscopique, ni machinerie complexe, L'Année du mensonge est un pur miracle de lisibilité au coeur du Royaume des menteurs. Un élixir cristallin qui vous permettra de vous métamorphoser en moscovite et même, si vous le désirez, en cheval fou furieux.